Un sacré foin

Publié le par Dr. Nevitch & Mad Hatter & Roger Milk

 

 

                En cette période essentielle pour l'agriculture céréalière, la Revue se devait d'aller enquêter en terre fertile. Dans une Rance toujours bien placée dans les hit-parades mondiaux de surproduction, le choix du théâtre d'opération n'était pas évident. Après une réunion de nos meilleurs spécialistes au sein de la Revue, nous avions décidé, par un vote stalinien, d'aller appliquer notre plan trinquennal au pays de notre correspondant vedette : Mr Roger Milk. En effet, celui-ci nous avait parlé d'une sauterie de culto-teufeurs au milieu des champs verdoyants & des vaches bien pulpeuses dans sa contrée.

                

            Mad Hatter et moi-même, escortés par l'indispensable Muse (ange protecteur venu des lontaines contrées septentrionales), sautâmes dans le premier carrosse direction St-D. à la rencontre de Milk. Quelques-uns parmi les meilleurs éléments de notre entourage baroque allaient également être de la partie. Notre ordre de mission était clair :

    - étude comportementale de la faune sur place, non sans quelques menues provocations (dans son milieu naturel, la faune est la plus disposée à montrer le meilleur d'elle-même)

   - vérification du bon remplissage de leurs naseaux

   - contrôle des stocks de sciure dans les ouatères secs

   - débordements en tous genres

    

           A l'arrivée sur place, par un vendredi chaud comme une baraque à frites, le spectacle était plein de promesses et sentait bon la débauche : une marée multicolore de tantes geisha recouvrait un pré qui exhibait ses meilleures intentions libidineuses. Des cohortes de bahuts s'avançaient vers le parking en formant d'énormes nuages de fumée et de poussière, conduits par des torse-poils virils et accueillis par les vivats avinés des va-nu-pieds, déjà présents en grand nombre. Le soleil brillait haut dans le ciel, faisant scintiller les dreads graisseuses des teufeurs affairés près de leurs tantes, quand Milk apparut : au volant de son Mercos blanc immaculé, roulant tous azimuts en direction des chiottes sèches, clope au bec, bousculant au passage quelques jeunes imprudents qui somnolaient paresseusement au bord de l'allée. On l'entendait brailler de sa voix sensuelle : - Nom de dieu, foutez l'camp du chemin bande de beatniks, je dois aller garer c'tas d'ferraille & j'ai l'cigare au bout des lèvres. En bout de course, son coup de frein bien ajusté eut raison de la file d'attente devant les sanitaires, ce qui lui permit de régler son affaire dans les plus brefs délais.

Nous étions au complet. Restait à choisir notre QG pour le week-end. Milk proposa les abords des ouatères secs pour des raisons de protocole, arguant qu'ils ne sentiraient rien des deux jours. A court d'arguments plus convaincants, nous acquiesçâmes. Milk nous avait rancardé sur l'évènement & opérait à domicile, il savait certainement ce qu'il faisait. Il prit donc tout naturellement la direction des opérations en s'autoproclamant "Papa" pour le week-end.

 

- Bon les fistons, on prend vite fait l'apéro & on s'tire sur le site. Faut faire le plein d'ballots (1) à l'entrée, sans ça, vous allez pas tenir la cadence les jeunes. J'veux pas d'esclandre, pas un mot de trop. On danse le cul serré, on renverse pas sa bière et on n'importune pas les danseuses. Mad & Névitch, quant à nous, on a une mission à remplir, l'honneur de la Revue est en jeu & Lilith compte sur nous. On y va, on nettoie le secteur & on fait sauter la buvette. On a des couilles ou pas à la Revue ?

 

- Ouais ! Que dieu bénisse la Revue ! fit Mad dans un de ces élans rageurs qui font frémir Lilith.

 

          Nous nous mîmes en route. Je ne pus m'empêcher de verser une larme d'admiration à la vue de Papa s'engageant dans l'allée menant au site, tel Alexandre dans la Khyber Pass. Nos cartes de presse nous furent retirées dès l'entrée au motif qu'elles constituaient un danger potentiel, en tant qu'objet contendant. Je marquai ma réprobation d'un regard noir qui, malheureusement convergea vers les seins d'une ouvreuse. Fébrile, je me faufilai alors rapidement à l'intérieur, par peur de perdre ma contenance. Milk n'avait que faire de cet affront à la liberté de la presse, il avait repéré un premier tas de ballots abandonnés, sa première victoire de la soirée. Mad, concentré, comme à son habitude, plissait les yeux en découvrant les lieux stratégiques du site : scène-buvette-chiottes, équation à quelques inconnues.

La faune déjà présente sur place était peu nombreuse et l'on pouvait aisément distinguer trois groupes, occupant diverses fonctions. Les uns étaient paresseusement vautrés sur les nombreuses bottes de foin disséminées ça et là, et décoraient l'ensemble : corps inertes exhalant des volutes de sèches au cannabis. Quelques rangées de fesses, bien en rythme, se dandinaient face à la scène où se produisait un orchestre balkanique. Le ballet des commis entre buvette & scène pemettait d'abreuver les danseurs sans que ceux-ci ne s'éloignent de la musique. L'ensemble était bien ordonné : pas de bousculade, pas d'effusion, absence notable de grosses vraques (occupées à liquider leurs boîtes de 8-6 à l'extérieur ?) pour semer un trouble révolutionnaire dans cette sauterie d'Ancien Régime. Aucun raison d'intervenir pour Papa, qui se contentait de vérifier que les ballots passaient de main en main, en liquidant ses éco-cups avec la grâce d'un général belge.

- Névitch, profite du calme pour aller inspecter les lieux. Cette ambiance d'épicerie bio me met les glandes. C'est pas normal. Je n'aperçois que des Sarouels Crasseux et des Nu-Pieds bien inoffensifs. Que branlent les Maîtres-Chiens & les Teufeurs ? Et les Fripes Dreadeuses ? Ca manque de diversité. Roger voulait de la chair fraîche & variée à croquer.

- Du calme Roger, ça va se décanter, crois-moi. Je te rappelle qu'on est également plusieurs Têtes d'Ail sur place.

 

La suite de la soirée allait effectivement le satisfaire, il allait être servi l'animal !

 

Je me dirigeai donc vers le stand ouatères secs, de ma démarche baroque pour bien signifier à la populace de festivaliers que le journalisme dans l'vent était représenté ce soir-là. J'aperçus une Dame kiki à l'accueil du stand.

 

- Salut, j'viens inspecter les ouatères et vérifier le stock de chiure.


- .... Pardon ? Le stock de quoi ??!


- Hem, le stock de sciure bien sûr, c'est très important pour le confort de tous.

 

- Ok, mec, mais tu sais c'est notre boulot ça.

 

- Mouais. Allez, fais sauter le verrou ma jolie!

 

L'endroit sentait encore bon, trop neuf. Une légende rurale, colportée frauduleusement par Roger, prétend que les chiottes sèches sentent que dalle. Mais, croyez-moi, pour avoir fréquenté (ou évité) ces lieux durant tout le week-end, je peux affirmer que ce ne sont que des foutaises destinées à appuyer le lobby des Ecolos anti-gaspi qui sévit de plus en plus sur ce genre d'évènements

 

- Ok. Et dis-moi, les capacités d'accueil sont-elles respectées ? Je veux dire, pour une personne assez corpulente par exemple ? Voire pour deux personnes, si l'une d'entre elles n'est pas autonome ?

 

- On a pensé à tout l'ami. On a des chiottes pour handicapés.

 

- (admiratif) Psss, chapeau les artistes ! Je suis impressionné. Les toilettes pour handicapés...Bien vu Lulu !

 

- Mais dis-moi, t'es de l'Inspection Sanitaire ou un truc dans l'genre ? C'est quoi ton délire ?

 

- Pas du tout. Je suis journaliste & je m'intéresse de près aux aspects logistiques des grands rassemblements comme celui-ci.

 

- ...?

 

- D'ailleurs je file en cuisine là tout de suite. Je profite du calme relatif qui règne sur ce magnifique endroit pour faire mon p'tit tour.

 

- Ok, casse-toi mon bon. Mais je te conseille d'enfiler des pompes ce soir, tu pourrais te blesser.

 

- T'inquiètes, j'ai fait la Fête de l'Huma pieds nus, j'suis résistant (2). L'inspection du stand Restauration s'est avérée payante : me prétendant membre de l'orga' ayant perdu son badge, je me suis fait introduire dans les coulisses des cuisines où j'ai pu chaparder deux-trois jambons subtilement planqués dans mon sarouel. Par ailleurs, la bouffe semblait correcte, mais pas de mention AB à signaler, de quoi faire mugir Mr Milk. Quelques improbables spécialités étrangères étaient proposées au menu. Pourquoi pas ?

 

De retour au camp retranché de Papa à proximité immédiate de la buvette, je retrouvai notre correspondant permanent, l'air dépité.

 

- Au rapport, Névitch, pendant qu'on s'en jette un à tes frais. J'ai presque rossé mon stock de ballots . Va falloir retourner vite fait faire des provisions.

 

- Tout est en ordre Roger, c'est des gars sérieux ici. Rien à redire. Je suis épaté.!

 

- Mouais, on verra ça plus tard dans la soirée. Il faut que ça pète, ou je ne m'appelle plus Roger Milk !

 

Cinq bières plus tard, Roger me congédia :

 

- Va voir mes troupes devant le concert et dis-leur que Papa a soif. Faut réagir bordel ! Qu'on m'amène une escorte !

 

Considérant que Milk commençait à prendre un peu trop la confiance, j'oubliai sa missive pour me glisser dans la joyeuse troupe de danseurs qui s'était sacrément aggrandie. Les alentours regorgeaient de monde d'ailleurs. Le site du festival était plein et suait comme un cochon désormais. Devant la scène, on s'en donnait à cœur joie. Des types arboraient un sourire jusqu'aux oreilles en écumant la foule, l'œil bloqué en mode "ouverture", shakras dilatés : "Cet endroit est délicieux, le ciel est délicieux. Mec, t'as vu comme il s'est nettoyé en peu de temps !? C'est magique. T'es magique aussi, mon frère". Diantre ! Ceux-là n'avaient pas bouffé que du foin ! D'autres, visiblement bretons, braillaient jusqu'à en perdre la glotte. Des maîtres-chiens dansaient la valse avec leur cabots pendant que d'autres salivaient à la vue de ces rôtis à patte. L'avant-garde de la colère de Dieu était parmi nous. A mes côtés, deux sublimes danseuses s'égayaient, amusées par la parade de trois danseurs farotant du mieux qu'ils pouvaient.

Je ne peux me remémorer précisément la musique qui nous enveloppait à ce moment-là. Son rythme suffisait à me faire gigoter en tous sens, de manière totalement désynchronisée. J'étais un pantin désarticulé livré à la toute puissance de l'alcool. Mad Hatter avait perdu son chapeau de paille depuis bien longtemps mais s'en foutait royalement. Engagé dans un slam déroutant, la tête en bas, il invitait les plus nécessiteux à faire ses poches et sa besace qui débordaient de fric & de tabac.

Une fille, titubant, vint se glisser à mes côtés et, feignant de me faire du gringue en prétendant qu'elle me trouvait attractif, entreprit d'arracher ma belle chemise de babos, ultime relique d'un voyage initiatique en Orient durant ma jeunesse militante.


- Halte là tigresse ! Que me veux-tu, Dreadeuse ? T'es cinglée, je garde ma chemise !


- Allez poussin, donne-moi ça je voudrais l'imprégner de ma sueur et en parer mon homme avant l'assaut final. Il m'attend dans une planque à l'abri des indiscrets. D'ailleurs ça pourrait l'intéresser que tu nous rejoignes...


- Non mais !! Qu'est-ce que c'est que cette histoire de planque ?? Je n'ai rien remarqué pendant mon inspection du site. A quoi fais-tu allusion, Calamity Jane ?

 

Elle m'indiqua d'un geste vague la direction des ouatères...

 

- Parbleu ! Jeune femme, prends mon tricot & va-t-en vite. Une faille dans le dispositif de sécurité, me dis-tu là ? Si Papa apprend ça, il aura un sacré alibi pour fout' un coup dans la meule de foin. Il doit déjà être en pleine effervescence avec toute cette faune alentour. Fuis donc, pauvre folle !

 

La fille s'en alla, non sans être venue à bout de ma chemise. J'étais en guenilles & suais à grosses gouttes, désormais. Que devais-je faire ? Aller en informer Papa, qui prendrait des mesures draconiennes pour circonscrire l'incendie de la débauche ? Me précipiter à la suite de la jeune entreprenante, et me réfugier dans sa planque, avec d'inévitables dérapages à la clé ? Dépasser mes prérogatives journalistiques ? Au risque de recevoir de sérieuses consignes de Milk si ce dernier découvrait la flibuste ?

Il me fallait réagir, et vite. Je décidai de bousculer vivement mon voisin afin de susciter une réaction, violente de préférence. Quoi de mieux qu'une bonne castagne pour se remettre les idées au clair ? Provoquer un incident, en mesurer les conséquences sociales tout en restant en première ligne, couvrir l'évènement et le rapporter à son avantage, n'était-ce pas là une admirable façon de magnifier le métier de journaliste baroque ? Le voyou en perdit l'équilibre, se rattrapa de justesse en s'appuyant sur un nain qui passait par là avant de se retourner : c'était Milk.

 

- Névitch, camarade ! Tu t'es mis au pogo ? Bravo, tu prends la confiance.! Et regarde-moi toute cette faune déglinguée, c'est parti, les fauves sont lâchés ! Je peux enfin laisser libre cours à ma fantaisie, personne n'est en mesure de réagir, physiquement, j'entends. Sacré festoche hein !

 

J'avais foiré mon coup mais au moins Papa avait oublié ma mission et les mesures de sécurité. Il avait l'air de prendre son pied au milieu de ses nouveaux amis. La marée noire de la défonce s'insinuait partout, et elle était en pleine montée. Quel secret dessein animait un tel rassemblement ? L'amour de la musique ? Ou était-ce plutôt un bon prétexte insidieux pour s'envoyer en l'air au beau milieu d'une foule vouée au même objectif, en se trémoussant sur des faire-valoir musicaux ? Une sorte de rituel orgiaque agrémenté d'orchestres engagés pour créer l'ambiance, un joli paquet enveloppant une dragée acide & sucrée ? Combien de teufeurs paraissaient se désintéresser de la musique, affairés à socialiser tout en se biturant ? Un festivalier m'avait plus tard confié, indifférent, qu'il avait raté le concert le plus attendu du week-end , occupé à s'agiter avec une fille dans une de ces planques du site, avec la bénédiction de bénévoles de l'organisation. L'essentiel était ailleurs apparemment. Dans un besoin de se regrouper et former une tribu éphémère, modeste ersatz de rêves plus fous, crier fort son envie de jouissance puis la réaliser. Une émulation totale régnait sur le festival. Et, malgré la fatigue qui commençait à m'accabler (je n'étais pas à la hauteur de ces jeunes athlètes), je percevais cette poésie enivrante faite de partage & d'amour fraternel qui était déclamée ce soir-là, comme une douce provocation à la face d'un monde torturé.

 

                                                                   ***

 

- Parbleu,z'êtes de sacrés branleurs à la buvette !

 

C'était Milk qui semblait vouloir prendre le contrôle de la buvette, alors que l'heure de la fermeture du site avait brusquement été annoncée.

 

- Comment ça j'peux plus commander ? Et mes ballots, j'les bouffe ? C'est un scandale. Appelez-moi l'directeur.

 

Une serveuse s'approcha.

 

- Eh, cocotte, toi t'as l'air gentille & compréhensive. File-moi une bière tu veux ?

 

La pauvre, contrainte de respecter les consignes de l'organisation, était désemparée devant le désarroi de Papa. Elle était sans nul doute compréhensive, mais ne lâcherait rien.

Puisant dans mes dernières forces, j'arrachai tant bien que mal Papa du stand et l'emmenai vers la sortie, alors qu'il déballait sa rancœur à qui voulait bien l'entendre. J'eus le plus grand mal à le ramener au camp, déchaîné qu'il était, tantôt invectivant la foule tantôt invitant les âmes déchirées à se joindre à lui dans d'absurdes jeux baroques. J'étais cuit, et ce Milk tonitruant m'acheva par K.O. Nous rejoignîmes notre camp où, sans plus de protocole, je m'affalai sur la première tante à disposition. Le sommeil m'envahit malgré le tumulte du camping, agité par le battement d'une musique à laquelle je ne comprendrai jamais rien. Ces mecs ont-ils vraiment des oreilles ? Encore un sacré rituel...

 

 

           La journée suivante se poursuivit sur un rythme frénétique et éreintant. L'arrivée de sa Douce permit toutefois à Milk de canaliser son énergie et tempérer sa verve.. Mon collègue, un gonze dont la contribution à la science baroque lui vaut l'admiration dans tous les milieux callipyges du Nord au Sud de l'Hexagone, avait quand même bien failli nous faire dérouiller la veille, par ces subtiles joutes verbales dont il a le secret, pas toujours bien comprises par les incultes. Cet après-midi là d'ailleurs, plusieurs parties enflammées de palet (3) en furent la démonstration, qui avaient bien failli se terminer en étripage avec ses adversaires, de belles grandes gueules réchauffées au pastis.

Cétait, selon lui, l'un des modes opératoires du journalisme baroque, une de ces performances qui font l'art d'aujourd'hui, comptant pour rien mais bourrées de sens dans l'esprit dézingué de ses protagonistes. La seconde soirée avait glissé comme un savon sur les mêmes rails bien graissés par nos soins, et l'investigation ne donna pas de nouveaux résultats notables.

 

Somme toute, ce barouf rural, un grand moment de socialité, s'était avéré globalement positif pour nous et beaucoup de festivaliers croisés au cours des deux jours. Quarante-huit heures de jeu sans perdants. Le genre d'évènement qu'on ne mesure pas en termes de productivité et de résultats (plutôt négatifs en ce qui concerne la santé de la plupart de ses participants...), mais de jouissance éphémère. Hors du temps, toute cette joyeuse faune s'était divertie, en se livrant notamment à de multiples excès, profitant à pleins tubes du support musical et en se cognant du reste. Sans prétention. Et en attendant le prochain épisode. A tous les sceptiques navrés, qui nous interpelleraient sur la dangereuse futilité de nos comportements, on se contenterait de répondre, dans une superbe désinvolture : Et alors ?

 

 

Dr Névitch

 

 

 

Ces nuits-là, plus question de casque, de limitation de vitesse et de prudence dans les virages [...] et sur une autoroute à trois voies, une bécane peut éviter pas mal de choses, même dans un virage...; [...] l'aiguille monte à cent soixante et les globes oculaires brûlés se polarisent sur la ligne médiane pour préserver une marge-réflexe [...]

Plus de gaffe possible. Et c'est là que commence l'étrange musique, quand on pousse le risque si loin que la peur devient hilarante et vous fait vibrer les bras. Impossible de voir à plus de cent cinquante mètres ; les larmes glissent si vite qu'elles se vaporisent avant d'arriver à vos oreilles. Seuls résonnent le vent et le rugissement monotone des pots. Il faut viser la ligne médiane, et la suivre... [...]

se retrouver face à la piste noire, face à la limite... la limite... Impossible d'expliquer où elle passe car les seuls à le savoir sont ceux l'ayant passée ; les autres - les vivants - courent tous les risques possibles puis rétrogadent, ou freinent, ou font ce qui les regardent, quand ils ont à choisir entre maintenant et plus tard...[...]


Hunter S. Thompson, Hell's Angels.

 

 

 

(1) monnaie en cours sur le site du festival, car il s'agissait bien d'un festival, et non d'un rassemblement de cultos de la Conf' comme nous l'avait laissé entendre Roger Milk dans un premier temps. Ce bougre de correspondant avait sacrément pris la confiance pour nous berner ainsi. Cette monnaie fictive, qui paraît bien sympathique à première vue, s'échangeait toutefois contre de la thune bien réelle, à un tarif exorbitant. On s'aperçut vite fait qu'on se faisait enfler. Mais il fallait bien manger...

 

(2) Quelques heures plus tard, j'ai découvert avec stupeur mon pied ensanglanté, sans que je susse comment l'impensable était survenu.

 

(3) une sorte de pétanque locale, où les joueurs s'échinent à engoncer des pièces de fer dans une planche de bois

Publié dans Reportages

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T
<br /> <br /> Bonjour.<br /> <br /> <br /> J'adhère profondement à cet article, ayant moi-même été un membre actif de ce festival (j'ai des preuves), je visualise à la perfection cette multitude de détails croustillants que j'ai<br /> immortalisé par le biais de mon objectif.<br /> <br /> <br /> Ayant eu l'honneur de rencontrer M. Milk durant une petite sauterie ce week-end, il m'a copieusement arrosé de "tu connais La Revue Callipyge ?". Et bien non, desolé, pauvre inculte que je suis,<br /> je ne connaissais pas cette perle journalistique. Mais aujourd'hui, enfin, je découvre l'oeuvre...et je vous remercie chaleureusement pour ce que vous m'avez apporté.<br /> <br /> <br /> Dans l'attente d'une prochaine rencontre, je vous salue.<br /> <br /> <br /> T.A.<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> De rien mon pote et encore t'as pas vu nos locaux... Passe y faire un tour on ira voir les filles et boire du rouquin. 'tin.<br /> <br /> <br /> Sinon abonne toi c'est gratos et ça fait du bien.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A la tienne.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Lilith La Redac' Chef.<br /> <br /> <br /> <br />